Elle mesure 1,78 m et s'appelle Sophie. Tout naturellement, cette grande fille toute simple s'est surnommée la Grande Sophie. Depuis le début des années 1990, elle égrène ses chansons doucement rock avec humour et naturel.
La petite Sophie, de son vrai nom Sophie Huriaux, naît à Thionville en Moselle le 18 juillet 1969. Elle est élevée à Port de Bouc, près de Marseille. Dans la petite cité maritime, les distractions sont peu nombreuses et les parents de Sophie (un papa dans les aciéries, une maman infirmière), fan des Beatles, encouragent leur fille à pratiquer la musique. A 9 ans, elle se met donc à la guitare. A 13 ans, elle monte un premier groupe de rock alternatif avec son frère et un ami, Entrée interdite, qui connaît un certain succès local. Elle participe également à une comédie musicale avec la compagnie Ramona Lulu.
Après le lycée, Sophie s'inscrit aux Beaux-arts de Marseille dans la section sculpture mais n'y trouve pas son bonheur et au bout de deux ans, la musique reprend vite le dessus. On la voit alors chanter ses compositions à la terrasse des cafés ou des restaurants. Le déclic de son parcours est une rencontre en 1994 avec Julien Bassouls, créateur de l'association Life, Live in the Bar, qui permet à de nombreux artistes de tourner au sein d'un réseau de petites salles. Sophie monte alors à Paris en 1995 et se fait vite connaître, reconnue pour sa forte présence scénique mais aussi pour ses chansons qui picorent sans complexe dans des styles variés, échos des influences hétéroclites de la chanteuse, de Dutronc à Chrissie Hynde. Pendant quelques années, on la voit dans des squats mais aussi à la Flèche d'Or, l'Erotika ou au Palace. A la même époque, les premiers titres de Sophie sont diffusés sur le réseau français de radios rock, Férarock. En 1996, elle est repérée par Jean-Louis Foulquier, le créateur du festival des FrancoFolies de la Rochelle. Il sélectionne la chanteuse pour une compilation, le Son de Paris, puis l'invite au festival en juillet. Quelques semaines auparavant, elle fait un passage remarqué au Printemps de Bourges.
En collaboration avec d'autres jeunes artistes dont notamment Jean-Jacques Nyssen, Clarika et Philippe Bresson elle participe à l'écriture et à l'interprétation d'une comédie musicale, La Marée d'Inox, jouée au Théâtre Jean-Vilar de Suresnes en février 1996.
A Paris, la Grande Sophie fréquente assidûment le quartier général de Life, Live in the Bar, le bar La Liberté, où se croisent les Têtes Raides, la Tordue ou Louise Attaque. Dans la foulée, elle enregistre un premier disque, "La Grande Sophie s'agrandit", qui sort en janvier 1997 sur le label aujourd'hui disparu, Les Compagnons de la Tête de mort. Elle en vend 5.000 exemplaires. On parle alors de "Kitchen Miousic", qu'elle définira comme « un mouvement du milieu des années 1990 qui considère l'activité musicale comme peu différente de toute autre tâche quotidienne ». Cette manière d'appréhender l'écriture musicale et la scène, populaire et au plus près de la vie, est une des particularités de l'artiste. Cette auto-définition avait aussi pour but d'exprimer le désir de l'artiste de ne pas se voir attribuer l'étiquette d'un genre musical spécifique.
Près de 10 ans après ses débuts, Sophie signe chez Sony Music France en 2000. Quelques mois plus tard, elle enregistre un second CD dans les studios d'ICP, à Bruxelles, avec à la réalisation, Phil Délire (Noir Désir, Bashung). "Le Porte-bonheur" sort le 13 mars 2001 et se vend à 30.000 exemplaires, portés par le succès du titre "Martin", encore aujourd'hui titre phare de son répertoire.
Les concerts reprennent, toujours organisés par l'association Life, Live in the Bar à qui Sophie reste fidèle. Le 11 janvier 2001, elle passe au Glaz'Art. Puis en février, elle participe avec Jean-Jacques Nyssen, Clarika ou Daniel Hélin à un hommage à Henri Salvador. Enfin, les 5 et 6 avril, c'est en tête d'affiche qu'elle s'installe au Café de la Danse.
Le 15 mars 2002, la Grande Sophie fête ses 10 ans de parcours au Glaz'Art. Le 29 avril suivant, elle participe au Zénith, à un concert contre le parti d'extrême droite, le Front National, arrivé en seconde place aux élections présidentielles.
A la fin de l'année, on l'entend sur une reprise de "Dans la salle du bar-tabac de la rue des Martyrs", aux côtés de François Hadji-Lazaro, Sanseverino et William Sheller.
L'année 2003 est consacrée à la mise en œuvre d'un troisième album, cette fois sur le label AZ d'Universal. Enregistré dans les studios Plus XXX à Paris, le disque est produit par Jean-Philippe Verdin connu comme DJ sous le nom de Readymade.
"Et si c'était moi" sort le 7 octobre 2003 et est un succès public et critique. Les 14 titres sonnent très "Beatles" et le premier titre est un hommage à Ringo Starr. La Grande Sophie, gouailleuse à souhait, brille par son sens mélodique. Les simples extraits du disque sont le très rock "Du courage" et "On savait (devenir grand)". Le 14 novembre, elle fait la première partie de Mickey 3D au Zénith puis clôt une longue tournée le 5 décembre à l'Elysée-Montmartre à Paris.
Dès le printemps 2004, Sophie repart sur les routes avec deux dates parisiennes, les 31 mars et 1er avril, à La Cigale. En juillet, elle est invitée sur de nombreux festivals dont les Francofolies de La Rochelle, de Montréal et de Spa en Belgique. Puis tout l'hiver 2004-2005 est consacré à une longue tournée, en vedette mais également en première partie de Calogero.
2005 : Victoire
En mars 2005, elle reçoit la Victoire de la musique, catégorie "Révélation scène de l'année".
En septembre, Sophie sort un nouvel opus intitulé "La suite", réalisé par Philippe Uminski. Une bonne dose de folk rock aux sonorités très seventies et des mots simples, voilà la recette que la chanteuse semble vouloir appliquer ici. Elle flirte aussi avec le yéyé avec le titre "Les bonnes résolutions" ou la pop avec une reprise du titre "Echo beach" de Martha & The Muffins, transformée en "Egoïste".
À ce point de son parcours, la chanteuse marque une pause, se remet en question. Elle veut revenir à l'essentiel, épurer son style et ses arrangements qu'elle juge alourdis par "des couches et des couches de guitare". Et aussi se donner du temps pour se définir de nouvelles voies.
Le 26 janvier 2007, La Grande Sophie donne un concert au Zénith de Paris. Elle s’envole dès le lendemain pour le Canada pour sa première tournée là-bas. Elle s’y produit en solo, accompagnée de sa guitare, d’une grosse caisse et d’une pédale d’effets. Un retour au minimalisme de ses débuts qui lui donne envie de prolonger l’expérience. Un an plus tard, elle monte une tournée qu’elle baptise "Toute seule comme une grande". Pendant tout le printemps 2008, elle écume les salles de France (dont les Bouffes du Nord à Paris le 22 juin), de Suisse et de Belgique pour donner des concerts intimes et très dynamiques, malgré le peu d’instruments. Elle mélange anciennes compositions, reprises et teste quelques-unes des chansons de son futur album.
Très longuement mûri, le nouvel album Des vagues et des ruisseaux sort le 26 janvier 2009. Le premier single s'intitule Quelqu'un d'autre, morceau qui sort aussi dans un clip en forme de clin d'œil au film Inland Empire de David Lynch.
L'opus se distingue des précédents par sa tonalité « boisée », selon les propres termes de l'artiste, et très homogène sur l'ensemble. Une place plus grande est accordée à la voix, que la chanteuse a beaucoup explorée et travaillée. Désireuse de se préserver de toute influence, la chanteuse s'isole chez elle pour le travail de composition et même les enregistrements vocaux seront réalisés « à la maison ». La Grande Sophie réalisera elle-même les arrangements des morceaux de l'album, avec la participation de Édith Fambuena pour trois d'entre eux.
La tournée démarre immédiatement par deux dates à l'Alhambra. Pour cette tournée, la chanteuse se fera accompagner de trois musiciens multi-instrumentistes, schématiquement un batteur, un contrebassiste et un trompettiste-claviériste. Et, occasionnellement, d'une violoncelliste. Cette tournée, qui durera quinze mois et comptera une centaine de dates à travers la France, la Belgique, la Suisse et le Canada la mènera entre autres au Casino de Paris, à l'Olympia en novembre 2009 où elle reçoit un disque d'or, et aux Francofolies de La Rochelle, Spa et Montreal. Ce disque d'or, pour Des vagues et des ruisseaux, est le troisième de sa carrière, après ceux obtenus pour Et si c’était moi et La Suite....
Les récompenses s'accumulent dès fin 2009 : annoncé par Télérama en décembre, le jury des Sonos tonnent, représentant Le Nouvel Observateur, l'Express et Télérama désignent la chanson Quand le mois d'avril comme une des deux meilleures chansons de l'année (avec Ton Héritage de Benjamin Biolay). En janvier 2010, le Grand Prix de l'Académie Charles Cros est décerné pour l'ensemble de l'album, dans la catégorie « Chanson ».
Ce disque-ci nous arrive à point. Il a longtemps mûri. Il s’est nourri, notamment, des trois dernières années,très riches, de la Grande Sophie
En 2010, elle participe aux Françoises, création éphémère pour le Printemps de Bourges, aux côtés de Camille, Jeanne Cherhal, Emily Loizeau, Rosemary Standley et Olivia Ruiz. Dans la foulée, elle s’envole pour plusieurs concerts acoustiques au Québec, et à New-York.
A son retour, elle signe la composition et l’arrangement d’une musique de téléfilm et collabore aux albums des deux grandes icônes sixties – dont elle a souvent repris les chansons sur scène : Françoise Hardy, pour qui elle écrit l’énigmatique Mister et Sylvie Vartan, à qui elle offre le single Personne.
« J’ai eu besoin de repos avant de me relancer dans l’écriture. A partir de l’automne 2010, je m’y suis mise… progressivement. En fait, tout s’est déclenché au printemps suivant. Les chansons ont débarqué les unes à la suite des autres ! ».
« C’est l’histoire d’une présence. Qui m’a manqué. Que j’ai cherchée. Et qui n’est jamais arrivée… ».
Après une participation à La Maison bleue, l'album hommage à Maxime Le Forestier, où elle reprend Comme un arbre dans la ville, elle entre en studio le 29 août 2011 pour enregistrer son sixième album, La Place du fantôme, sorti la 13 février 2012.
Avec La place du fantôme, la Grande Sophie explore d’autres identités encore, et trouve son équilibre à mi-chemin entre des éléments acoustiques – saxophone, orgue planant, harmonium indie, contrebasse, ocarina – et des synthétiseurs analogiques aux sonorités 70-80’s, sur fond de rythmiques pop et de mélodies toujours aussi claires et inspirées.
Ce nouvel album n’essaie pas de suggérer le mystère. Mystérieux par essence, il nous balade en d’étranges contrées, perdues aux frontières du songe et de la réalité. « Je ne maîtrise pas la notion de mystère me concernant. Je me livre finalement beaucoup et de plus en plus, même si je reste très pudique. C’est peut-être la pudeur qui crée le mystère… » Les compositions toujours très structurées de Sophie se confrontent aux expérimentations sonores des co-réalisateurs qu’elle a choisis.
Ludovic Bruni, Vincent Taeger et Vincent Taurelle se définissent eux-mêmes comme « des esthètes inséparables » depuis leur rencontre en 1998 au Conservatoire supérieur de musique de Paris. Ils ont collaboré avec Air, Charlotte Gainsbourg, Feist, Françoise Hardy, Piers Faccini, Oxmo Puccino (réalisation de ses deux derniers albums, Lipopette Bar et L’arme de paix), Sébastien Tellier, Emilie Simon, Rokia Traoré ou Alain Souchon. Débarquant dans l’aventure avec la fraîcheur de jeunes matelots ayant déjà fait plusieurs fois le tour du monde, ils posent sur les chansons de Sophie une oreille neuve. Leur intention principale – et avouée – fut « d’inviter celle qui maîtrise parfaitement sa voix, à moins de self-control, à plus de lâcher prise et de fragilité assumée. » Les morceaux laissent davantage de place aux instrumentations, aux respirations et à un certain souffle lyrique.
A partir de mars 2012 elle entame une tournée dans toute la France et en Belgique jusqu'au mois de mai 2013 avec notamment trois dates au Café de la Danse (les 11, 12 et 13 mars), au Le Trianon (le 29 mai) et à L'Olympia (le 23 novembre), ainsi que plusieurs dates à Québec début novembre.
Source : RfiMusique / Wikipedia / Universalmusic
Biographie fournie par : Webmaster ABC-TABS
Dernière modification : 25/08/2012